NOTES

 

On comprend bien pourquoi Hugo efface l'éclat de cette date mémorable, on ne comprend pas pourquoi il la modifie. L'introduction de François-Victor Hugo à la pièce (ouvrage cité, tome IX La Famille, p. 48) la répète pourtant et la souligne:

« Le 26 décembre 1606, le soir de la Saint-Étienne, les comédiens du roi donnaient une représentation extraordinaire au palais de White-Hall, et jouaient devant Sa Majesté une pièce nouvelle de maître William Shakespeare, intitulée Le roi Léar.

Certes c'est une date mémorable dans les fastes de l'art que cette soirée du 26 décembre 1606, où le grand tragédien Burbage créa devant la cour d'Angleterre le rôle du roi Lear. Quel critique nous rendra compte de cette soirée perdue? Qui nous décrira la salle de spectacle? qui nous révélera les secrets de la coulisse ? qui nous dira et la distribution des rôles et le jeu des acteurs et les émotions de l'auditoire? qui nous nommera les spectateurs privilégiés qui eurent l'honneur d'assister à la révélation du chef-d'oeuvre? »

Hugo n'a pas cru bon de répondre à cet appel.

La suite du texte de F.-V. Hugo précise que Raleigh, rival d'Essex, avait remplacé à la Tour lord Southampton, confident d'Essex, et que Shakespeare « eut cette fois le bonheur d'être applaudi par l'ami généreux à qui il avait dédié tout bas ses Sonnets ».